Envol
Damoiselle Sofie, étendue sur son lit,
pense à son aimé, son Zaccarie.
Le temps s’étire à l’infini. Mélancolie.
Solitude est son amie.
Course effrénée sur la plaine des retrouvailles.
Aux galops intrépides,
les amants fuient la Cour canaille
Sur leurs chevaux rapides.
Attirés par une musique festive,
dans une danse primitive.
Farandoles de rires
et gaudrioles de délires.
Épuisés et repus de ripaille,
ils tombent enlacés dans la paille.
Enfouis dans leur amour salvateur,
âmes libérées dissipent leur peur.
Un trou dans le cœur,
causé par un Roi vengeur,
vainqueur de sa seule fureur.
Maître inconscient de leur divin Bonheur.
Valse des amants fous.
Libres avant tout,
libres après tout.
Ils sont partout,
ils sont en nous.
Nus, sans tabous,
leur Amour nous étreint.
Notre cœur forme leur écrin.
Ses battements, les témoins
Que nous sommes bien humains.
Bulle de rêve alpestre,
envole-moi au Paradis !
Éclate mes chaînes terrestres.
Colore ma triste vie !
Les anges m’ont entendue,
leurs chants m’ont confondue.
Mais, suis-je redescendue ?
Sont-ils des anges déchus ?
Tambours tonnent à bâtons rompus.
Batteries sonnent éperdues.
Sous les coups ininterrompus,
je suis vaincue.