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Texte n°1 :

 

Je suis… Je suis… Mais qui suis-je ?

J’existe déjà, je pense ensuite. Je réfléchis quant à mon avenir. Je plane un peu, beaucoup ou surtout en fait.

Je me sustente avec la plume, je me désaltère avec l’encre. Je veux composer ici, maintenant, tout de suite, immédiatement : qui sait combien me reste-t-il de temps ?

Je suis multitude, je suis transparent, je poursuis mes études tout en écrivant.

Mais je suis souvent ailleurs, et pas vraiment à l’heure ; cela me permet de rêver, mais aussi de temps en temps de créer.

Je suis décalé par mon imagination, par moment désolé devant vos réactions, toujours dévasté quand je vois en conflit d’autres nations, mais je suis fier d’une chose : avoir fini cette brève présentation.

Texte n°2 :

 

Je m’éveillai.

Pourtant, la réalité qui m’entourait me paraissait étrangère. Les songes qui m’avaient traqué la nuit passée continuaient leur œuvre infernale.

Se profilaient devant mes yeux les fascinantes images qui avaient corrompu mes rêves, les prémices d’une folie à laquelle je ne pouvais, NON, ne voulais résister !

Des bribes évanescentes de souvenirs me parvinrent à chaque instant, mais j’étais dans l’incapacité de reconstituer l’énigme qu’avait été la soirée de la veille.

Je pris un instant pour respirer – mon souffle était court – puis pour me lever.

Mon corps chancela. J’avais bu. Beaucoup trop.

La céphalée terrassa mon esprit avant même que je puisse me maintenir debout pour de bon. Je me mis à errer dans la maison à la recherche d’un remède lorsque j’aperçus au détour d’un couloir mon reflet dans un miroir. Il me renvoya une mine au teint blafard, le regard terne, la barbe hirsute témoignant d’une longue absence d’hygiène. Puis plus attentivement, je détaillai d’autres éléments : mon corps décharné démontrait un manque de sensualité évident, tandis que je constatai avec effroi que mon visage portait désormais les stigmates du temps.

Je devais avoir eu un accident, ou quelque chose de plus grave encore, je tentai de me remémorer, mais mon esprit ravagé n’était qu’un portail s’ouvrant sur le néant absolu.

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